VOLTAIRE

 

Traité sur la tolérance

Voltaire, pour écrire ce petit traité, a pris comme point de départ un exemple flagrant et français d’intolérance (la condamnation à mort en 1762 d’un protestant toulousain innocent). Il nous livre ses réflexions sur divers cas d’intolérances, souvent liés à la religion et, avec sa brillante culture et en rappelant le respect qu’il a pour son roi, il cherche à savoir quels sont les peuples qui ont été les plus intolérants. Tout en affirmant sa méfiance envers certaines superstitions, il expose diverses théories, dont certaines peuvent surprendre puisqu'il dit par exemple que les premiers chrétiens n’ont sans doute jamais été persécutés, mis à part certains agitateurs, et que les Grecs et les Romains étaient d’une extrême tolérance envers ceux qui n’avaient pas la même religion qu’eux, contrairement à d'autres Européens et aux Français des siècles suivants.
Si son entreprise est louable dans la mesure où il condamne de manière répétitive l’intolérance qui a conduit certains « monstres » à persécuter et à tuer leurs prochains, souvent pour des motifs religieux, on est surpris de trouver quelque part en tout petit, alors qu’il n’était pas raciste, son jugement abject concernant les Égyptiens : « …peuple en tout temps méprisable, quoi qu’en disent les admirateurs des pyramides » et même s’il se rattrape un peu en parlant des animaux : « Il faut avoir renoncé à la lumière naturelle, pour oser avancer que les bêtes ne sont que des machines. », on se dit que tout ceci est bien relatif et que ce traité est tout de même limité, en particulier parce que, comme c’était prévisible, il ne concerne en aucune façon les guerres : « … les fléaux de la guerre sont inévitables… »
A noter enfin un regain des ventes de cet ouvrage en 2015, juste après l’attentat contre « Charlie Hebdo ».

(Texte obtenu à partir d'un fichier PDF « image » téléchargé sur le site Google books)

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    Voltaire - Traité sur la tolérance