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Entendons nous bien, dans cette affaire l’origine politique de Rachida Dati n’a aucune importance et cela aurait été la même chose si la mairie de Paris avait été tenue par quelqu’un de droite et qu’une socialiste par exemple, voulant la conquérir, avait accepté de devenir ministre sous la gouvernance Macron en échange d’un soutien de la majorité présidentielle.
Rappel des faits : A la surprise générale et alors qu’elle avait jusqu’à présent toujours critiqué le parti présidentiel qui avait réussi à attirer un certain nombre de personnalités de droite et de gauche, des « traîtres » comme elle disait, Rachida Dati a accepté de devenir ministre de la Culture du gouvernement de Gabriel Attal moyennant l’assurance que sa liste municipale serait soutenue en 2026 par le parti Renaissance. Où est le problème, me direz vous, car il y a fréquemment des alliances pour les élections municipales ? Le problème est que les municipales auront lieu dans 2 ans et qu’un accord avec Rachida Dati vient d’être passé 2 ans à l’avance lors de la composition d’un nouveau gouvernement qui n’a rien à voir avec les municipales. Le problème est qu’elle a accepté (et qu’on lui a proposé) de devenir ministre de n’importe quoi (la Culture) en échange du soutien de sa future liste municipale par la majorité présidentielle, que ceci a créé un coup médiatique et que l’on s’est cru autorisé ou que l’on a été obligé, tellement cela paraissait incroyable, de rendre public cet accord. Le problème est que Rachida Dati ne serait sans doute jamais devenue ministre sous Macron sans cette proposition que l’Élysée a jugé nécessaire d’effectuer pour rappeler que son parti omnidirectionnel était aussi de droite ou pour faire croire qu’une « droitisation » était en cours. La proposition a donc eu lieu, Rachida Dati l’a acceptée et est donc devenue ministre de la Culture.
Ceci étant dit il faut bien reconnaître que le gouvernement Attal (Macron) accorde bien peu d’importance à ce que l’on peut appeler les compétences requises pour occuper un poste de ministre, du moins de ministre de la Culture, car il semblerait qu’à condition d’avoir lu quelques livres et visionné quelques films n’importe qui puisse occuper ces fonctions. A noter aussi que ce gouvernement, avec le « deal » qu’il a conclu avec Rachida Dati, est aussi méprisable qu’elle et, puisqu’il en est à l’origine, l’on ne peut que penser qu’avec sa volonté de vouloir débaucher des personnalités de droite et de gauche et son parti « fourre-tout » où viennent se réfugier des personnes ayant parfois des idées opposées, le clan Macron est un ramassis de personnes disparates qui est tout juste capable de créer la confusion dans l’esprit des Français.
Si l’on réfléchit un peu, on se dit que si Rachida Dati avait refusé, comme elle aurait dû, l'arrangement indécent de Gabriel Attal ou de « je ne sais qui » (puisque Macron a déclaré ne pas y avoir pris part), l’accord pour les municipales 2026 de Paris aurait peut-être tout de même fini par être conclu, juste avant l’élection, et ceci à cause des piètres résultats de la liste LREM en 2020. Mais puisque ça s’est fait avec 2 ans d'avance en échange d’une obligation d’accepter un poste de ministre, le qualificatif de « honte de la République » convient bien à Rachida Dati, prête à s'avilir pour conquérir Paris, honte et bêtise, dans ce cas, signifiant la même chose.
Enfin après un tel comportement Rachida Dati mériterait que les Parisiens et ses amis la lâchent pour 2026 et qu’une liste de modérés autre que la sienne et celle d’Anne Hidalgo émerge et perturbe ainsi ses plans et ceux de la majorité présidentielle. Quelques faux pas en tant que ministre de la Culture pourraient aussi favoriser son rejet par les Français et donc les Parisiens. Et s’il en est ainsi et si Rachida Dati, même avec l’aide de Renaissance, échoue en 2026 et surtout si la maire actuelle est elle aussi battue, elle pourra réfléchir longtemps à son comportement de 2024 et elle comprendra peut-être alors que l’opportunisme en politique doit avoir des limites même en des temps de grande confusion comme ceux que nous impose Emmanuel Macron depuis déjà bientôt 7 ans (liste non exhaustive des ralliements ou soutiens dès 2017 de personnalités de droite : Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Édouard Philippe, Roselyne Bachelot etc., de gauche : Richard Ferrand, Gabriel Attal, Jean-Yves Le Drian, Olivier Dussopt, Christophe Castaner, Élisabeth Borne, Gérard Collomb, Bertrand Delanoë, etc., puis plus tard de droite : Eric Woerth, Renaud Muselier, Christian Estrosi, Jean-Pierre Raffarin, Catherine Vautrin, etc., et plus tard de gauche : Barbara Pompili, Marisol Touraine, Élisabeth Guigou, Manuel Valls, etc.).
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