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Tôt ou tard il y aura de nouvelles élections législatives, peut-être en 2027 mais peut-être avant (comment savoir ?) et si cet « avant » signifie bientôt il faut bien sûr nous y préparer. Ce qu’il faut à mon avis comprendre concernant les législatives c’est qu’elles sont pour l’instant plus importantes que l’élection présidentielle et ceci durera tant que nous aurons 3 grands blocs et non pas 2 comme c’était le cas avant quand la majorité absolue était systématiquement obtenue par l’un des 2 camps, coutume qui a pris fin en 2022. Donc quelle que soit l’orientation politique du futur Président élu si l’équilibre des forces reste inchangé celui-ci risque de ne pas pouvoir appliquer son programme faute de majorité. Autre élément à prendre en considération, la dette publique gigantesque que nous avons qui exigerait selon certains experts au moins 5 années de durs efforts pour la ramener à un niveau supportable. Les 3 grands blocs étaient par ordre d’importance en 2024 le Nouveau Front Populaire, Ensemble pour la République et le RN.
LE NOUVEAU FRONT POPULAIRE était et sera une coalition rassemblant principalement Les Écologistes, La France Insoumise, le Parti communiste et le Parti socialiste. Même si suite à divers positionnements de LFI et du PS certains estiment aujourd’hui que le NFP est mort il y a de grandes chances tant il est pratique que celui-ci se reforme à l’occasion des prochaines législatives. Dominé jusqu’à présent par LFI et favorisé par une certaine radicalisation du PS choisie pour se démarquer du parti présidentiel, le NFP a un programme qui, même s’il serait sans doute un peu édulcoré s’il venait à gouverner, se situerait en rupture avec la politique d’Emmanuel Macron avec en plus de l’abrogation de la réforme des retraites toute une série de mesures sociales visant à améliorer la vie des plus modestes. Mais espérant financer de nouvelles dépenses, estimées en juin 2024 à 106 milliards, grâce à la reprise de la consommation et de la croissance dues à des hausses de salaire et bien sûr et surtout grâce à la taxation des plus riches, il n’est pas certain que le NFP puisse aussi réduire la dette publique - chose pourtant indispensable - sans demander le moindre effort aux Français moyens, ce qu’il prétend pour l’instant.
ENSEMBLE POUR LA RÉPUBLIQUE qui est composé principalement par le parti présidentiel Renaissance, le MoDem et Horizons vient lui de connaître de sérieuses difficultés. En effet alors que de récents sondages le donneraient en déclin le secrétaire général du parti Renaissance a affirmé il y a peu ne plus comprendre les décisions du Président et le chef d'Horizons lui a plus ou moins conseillé de démissionner. Et ensuite l’on a appris qu’un ancien ministre des Finances aurait alerté Emmanuel Macron en avril 2024 sur le dérapage des comptes publics, avertissement dont celui-ci n’aurait pas tenu compte. Il semblerait donc que diverses personnalités de la coalition Ensemble pour la République prennent actuellement leurs distances pour ne pas être sanctionnées aux prochaines élections et que la dissolution de 2024 trouve enfin une explication acceptable puisqu’elle aurait permis au Président de ne pas devoir annoncer aux Français le dérapage de la dette qui ne fut vraiment révélé qu’après les législatives dans un climat de grande confusion où la principale préoccupation était de former un gouvernement qui ne puisse pas être aussitôt renversé.
LE R N qui lui semble bénéficier d’une cote de popularité en constante progression pose un réel problème à cause de la tentation qu’il représente pour beaucoup. En effet après avoir « expérimenté » Emmanuel Macron il semblerait que de nombreux Français souhaiteraient maintenant « expérimenter » ce parti d’extrême droite, la question étant de savoir si le pays peut se permettre une nouvelle expérimentation qui perturberait son équilibre et ne solutionnerait pas ses problèmes financiers. Car ce parti extrême, qui n’a jamais gouverné, ne se contenterait pas de s’attaquer aux problèmes de l’insécurité et de l’immigration pour lesquels le Président actuel n’a rien fait pendant son premier mandat mais prendrait s’il arrivait au pouvoir de nombreuses mesures populistes souvent outrancières comme, entre autres, la privatisation de l’audiovisuel public. Et étant lui aussi favorable à la suppression de la réforme des retraites et se voulant « social » il espère pouvoir financer de nouvelles dépenses en supprimant au nom de la préférence nationale la plupart des aides consacrées à l’immigration pour laquelle il souhaite atteindre le niveau « zéro » n’ayant pas compris qu’à cause de la baisse de la natalité celle-ci était devenue nécessaire pour la bonne santé de notre économie et qu’il était possible de simplement la contrôler pour qu’elle ne soit pas excessive et que les nouveaux arrivants puissent s'intégrer. Et il y a fort à parier que si le RN arrivait au pouvoir celui-ci ne réduirait en rien la dette publique. Quant au parti Les RépublicainsEn fait il semblerait que le parti LR souhaite pouvoir choisir en fonction des résultats des législatives de se tourner soit vers Ensemble pour la République soit vers le RN.
, qui pourrait peut-être apporter une majorité absolue au RN si celui-ci obtenait un bon score aux prochaines législatives, ses dirigeants, sans doute impressionnés par des sondages indiquant qu’une majorité de ses sympathisants seraient favorables à une union des droites, se sont contentés de rejeter
du bout des lèvres une récente proposition d’alliance si bien que ceux qui voteront pour un candidat LR risqueront de découvrir après son élection qu’il rejoint en fait le parti d’Éric Ciotti, le satellite du RN.
En conclusion il ne sera pas facile, selon moi, de trouver quelqu’un pour qui voter aux prochaines législatives et ce d’autant plus que ceux qui semblent vouloir réellement réduire la dette publique risquent de le faire, s’ils le peuvent, d’une manière brutale et massive alors qu’il faudrait le faire sans casse sociale et avec si possible un minimum de mesures.
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