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Bien sûr le Cinéma c’est de l’art, de la fiction, du rêve, des histoires par milliers mais ce n’est pas que cela. Tout d’abord, même si l’on ne s’en rend plus vraiment compte lorsque l’on souhaite aller au cinéma l’on n’a le choix qu’entre une poignée de films, pas forcément sublimes, qui viennent de sortir dont un ou deux bénéficient souvent de ce que l’on pourrait appeler une publicité insistante. La durée d’exploitation en salle d’un film est ordinairement de 4 à 6 semaines même si certains gros succès à gros budgets peuvent rester en salle plusieurs mois. Les films, français (39%), américains (38%) ou d’autres origines (22%) sont classés en fonction du nombre d’entrées qu’ils génèrent dans ce que l’on appelle le « Box Office », national et mondial, où figurent aussi les budgets qui ont été nécessaires pour les produire et pour ceux qui marchent le mieux les dizaines ou centaines de millions qu’ils ont déjà rapportés. Ce classement a une importance dans la seconde vie qu’aura le film après sa sortie en salle.
Sans vouloir remettre en cause l’industrie du cinéma qui nous apporte grâce à ses productions variées des satisfactions certaines, il faut bien reconnaître qu’il s’agit là d’un domaine où l’argent est important et que même si un certain nombre de films, français et subventionnés, arrivent à tirer leur épingle du jeu alors que paraît-il 90 % d’entre eux ne seraient pas rentables, très souvent les plus gros succès sont des blockbusters américains. Non seulement leur sortie est accompagnée de vagues publicitaires intensives mais ils bénéficient d’aides entre autres de la part des chaînes de télévision qui diffusent lors de leur sortie en salle, lorsqu’il s’agit de suites, les opus précédents. Les critiques, quant à eux, font souvent preuve d’un enthousiasme exagéré qu’ils n'ont pas quand ils parlent de films anciens non essentiels ou encore des mêmes films quelques années plus tard. Bref tout est fait pour charmer et convaincre les spectateurs potentiels que nous sommes d’aller au cinéma pour découvrir des nouveautés
qu’il faut absolument avoir vu sans parler de tous les sites Internet qui même sans être payés pour cela font la promotion des plus gros succès. En 2021 il y aurait eu en France 96 millions d’entrées avec un nombre de spectateurs égal à 32,7 millions. A noter que cette phase d’exploitation, en plus d’être temporaire, est le plus souvent unique car il est exceptionnel que des films aient la chance de ressortir en salle. Et comme l’a dit le journaliste américain Edward J. Epstein c’est après la période d’exploitation en salle que les plus gros bénéfices sont réalisés. En particulier lors de l’acquisition des droits de diffusion par les services de divertissement à la demande comme Netflix, OCS, Disney+ ou Amazon Prime auxquels un film sera vendu plus ou moins cher en fonction de son classement au Box Office puis plus tard lors de la vente aux chaînes TV où son prix dépendra de son nombre d'entrées en salles pour la première diffusion, puis de ses précédentes audiences TV. Même si la télévision est, devant la salle, le premier mode de consommation de films, le visionnage sur les services de vidéo à la demande, par abonnement ou à l’acte, est actuellement en forte progression et une étude a même révélé que 12% des abonnés aux plateformes de streaming n’allaient plus au cinéma. Toujours au sujet des plateformes, les films ne suffisant pas à remplir leurs catalogues, l’on a assisté à la multiplication des séries, qui sont en quelque sorte du « sous-cinéma à épisodes », dont l’essor est aussi dû à la multiplication des chaînes TV.
Ceci dit les films, qu’ils soient vus en salle ou en VOD, paraissent continuer à intéresser un large public même si certains parmi les plus populaires d’entre eux, par exemple ceux de Marvel, filiale de Disney, pourtant visionnés par de nombreux adultes, semblent surtout s’adresser aux moins de 5 ans tellement leurs scénarios sont ineptes et ceci peut-être parce que leurs scénaristes consomment trop de cocaïne.
Enfin il est à noter que certains films ayant obtenu des récompenses (Cannes, Oscars, César etc.) réalisent des audiences bien décevantes lorsqu’ils sont diffusés à la télévision quelques années plus tard, comme s’il était normal de récompenser des films n’intéressant personne. De là à dire que le cinéma est une chose relative puisque dépendant non seulement des goûts de chacun mais aussi de phénomènes éphémères tels que la mode et l’engouement, phénomènes parfois irrationnels, conjoncturels ou liés directement à des matraquages publicitaires, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas car je souhaite rester sur la bonne impression que me procure le visionnage d’un bon film.
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