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Quand on parle de la gauche en France on pense bien sûr au Parti Communiste, à Europe Écologie Les Verts, au Parti Socialiste et à La France Insoumise mais l’on oublie souvent qu’une partie de la gauche se trouve aussi dans le parti présidentiel Renaissance. Bien sûr on ne connait pas le pourcentage des anciens électeurs PS qui ont rejoint Emmanuel Macron et l’on ne sait pas ce que la gauche représente dans son parti « fourre-tout » (20 % ou un peu plus ?) mais il est tout de même certain que les anciens électeurs socialistes ne sont pas tous des abstentionnistes et que certains se sont réfugiés quelque part, chez Macron ou Mélenchon par exemple. Ceci dit la gauche non macronienne n’a obtenu qu’environ un tiers des voix au premier tour de la présidentielle et la NUPES un peu plus du quart des députés (150) aux législatives. Mais sur ces 150 députés la moitié c’est-à-dire 75 appartiennent à La France Insoumise. Dans ces conditions si l’union semblait être nécessaire pour pouvoir réaliser de meilleurs scores le fait que la NUPES soit dominée par La France Insoumise pose un problème non seulement à cause de l’effet repoussoir que ce parti, que certains considère comme étant d’extrême gauche, suscite mais surtout parce que La France Insoumise, à la différence de ce qu’était le Parti socialiste du temps de l’Union de la gauche, ne semble pas être un parti pouvant gouverner. Et si La France Insoumise n’est pas un parti de gouvernement, le fait qu’elle soit leader de la NUPES est bien sûr un handicap. En d’autres termes puisque ce parti sera sans doute « toujours perdant » l’union restera stérile puisque celle-ci ne pourra pas accéder au pouvoir et il ne reste donc plus aucun espoir pour la gauche car l’avenir sourira vraisemblablement au successeur de Macron ou à l’extrême droite.
La leçon de cette histoire est qu’il est préférable de réfléchir ne serait-ce qu’un peu avant d’abandonner un parti (le PS) qui lui, sans doute parce qu’il était modéré, a été au pouvoir pendant des années mais qui ne renaîtra peut-être pas de ses cendres tant que Macron ou ses amis continueront à se déclarer comme étant « ni de droite ni de gauche ».
Il resterait bien sûr la possibilité de l’émergence d’EELV mais peut-être à cause de l’exubérance de quelques-uns de ses militants ou des mesures radicales que certains de ses membres préconisent pour répondre à l’urgence médiatique il n’est pas certain que ce parti puisse susciter un soudain intérêt.
Quoi qu’il en soit tous les partis de la gauche non macronienne ont également un problème relatif à leur ligne politique concernant des sujets tels que l’insécurité ou l’immigration. Plus exactement ce ne sont pas du tout leurs préoccupations principales (comme si la situation actuelle leur convenait tout à fait) alors qu’il semblerait qu’elles le soient pour de nombreux Français. Concernant l’insécurité ils n’en parlent pas spontanément mais répondent tout de même quand on les interroge qu’il existe bien un problème même si Mélenchon, par exemple, se désole que certains (les partis de droite et d’extrême droite) en parlent beaucoup trop. Quant à leurs solutions elles consistent à « développer l'investissement social dans les quartiers » et « réexaminer les peines de prison de courte durée au profit de peines alternatives » pour Yannick Jadot, « lutter contre le contrôle au faciès » pour Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon qui veut surtout rénover la police de fond en comble, Olivier Faure semblant être le seul à penser que « La gauche doit impérativement s'emparer du sujet de la sécurité pour ne pas l'abandonner à l'extrême droite ». Pour l’immigration c’est plus clairement exprimé : « La France est une grande puissance qui doit lutter contre les causes du départ. Mais une fois que les gens sont là, il faut les accueillir humainement » pour Jean-Luc Mélenchon pour qui « La créolisation est l'avenir de l'humanité », « Arrêtons d'imaginer que notre pays est en danger face à cette immigration » pour Julien Bayou, mais Fabien Roussel qui, comme l'ensemble de la NUPES, « souhaite la régularisation de tous les travailleurs sans-papiers » se démarque des autres puisqu'il aurait curieusement déclaré : « Je dis effectivement que quand on ne bénéficie pas du droit d’asile, on a vocation à rentrer chez soi ».
Ceci étant les positions qu’adopte généralement la gauche vis-à-vis de l’insécurité et l’immigration ne font que s’ajouter à une réalité politique qui lui est déjà défavorable et l’enferment dans une impasse d’autant plus « sans issue » que même un retour en arrière semble être désormais impossible.
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