2022 – Semaine 31

La fin du ticket de caisse

 

Évidemment tout ceci est un peu sordide, un peu « ménager » mais puisque l’on a reparlé ces derniers jours de la disparition du ticket de caisse (et ticket CB) sous forme papier qui interviendra à partir de 2023 intéressons-nous à ce fameux ticket.
Tout d’abord il faut dire que l’on nous incitera fortement à nous passer totalement à partir de janvier prochain du ticket de caisse et du ticket carte bleue mais que si l’on veut tout de même les posséder, ne serait-ce que pour les consulter un peu, l’on nous proposera de nous les adresser par email sous forme de fichiers PDF, ce qui nécessitera alors de communiquer son adresse email à tous les commerçants. Et les clients « pénibles » ne voulant ni s’en passer ni donner leur adresse mail devront demander à ce que leurs tickets soient imprimés et leur volonté sera, en principe, respectée.
Bien sûr tout ceci part d’un bon sentiment, à savoir, et c’est là le but de la loi « anti-gaspillage » qui nous amène ce changement, faire disparaître ou réduire considérablement les 30 milliards de tickets papier générés chaque année en France, tickets papier dont la fabrication consomme de l’eau et rejette du CO2. Mais cette disparition des tickets papier suscite bien des inquiétudes, se passer des tickets en période d’inflation où il est difficile de gérer son budget ne semblant pas être pour beaucoup acceptable. Les recevoir par email paraît à première vue une solution pratique mais l'on peut avoir des craintes concernant la manière dont les commerçants exploiteront nos emails (publicité ciblée, campagnes marketing etc.) et, pour l'aspect écologique, il est amusant de savoir que l'envoi d'un email génèrerait un peu plus de rejet de CO2 que la fabrication d’un ticket papier. A noter aussi concernant l’envoi des tickets de caisse et carte bleue par email que certaines sociétés que l’on qualifie de « startups » envisageraient de se positionner sur ce créneau en passant des accords avec certaines enseignes et même pour certaines avec des banques pour se charger de l'acheminement.
En tous cas ne pas avoir de tickets signifie, pour le ticket de caisse, ne pas pouvoir faire remarquer que le prix facturé est supérieur au prix affiché en rayon et se faire rembourser la différence ou lorsque l’on se rend successivement dans 2 magasins proposant le même produit, si l’on n’a pas Internet sur son téléphone, ne pas pouvoir prouver que l’on a déjà acheté le produit ailleurs. Et ne pas avoir du tout de ticket de carte de paiement a comme conséquence que l’on ne peut pas faire ses comptes et, même si l’on est riche, que l’on ne peut pas vérifier le bien-fondé des débits qui figurent sur son relevé. Bref il vaut mieux, à mon avis, conserver les tickets, sous forme dématérialisée de préférence aux tickets papiers, mais encore faudrait-il qu’il n’y ait pas le piège de l’adresse mail sur laquelle on recevra les centaines de justificatifs.
Il existerait peut-être une solution permettant de ne pas communiquer son adresse mail tout en récupérant tout de même ses tickets sous forme dématérialisée. Cette solution consisterait à les transférer sur son téléphone « en direct » lors du passage en caisse grâce à une application (Android ou iOS) et ce sans avoir besoin d’Internet. Cette application (gratuite), qui n'existe pas et qu'il faudrait donc créer, permettrait par exemple en scannant un QR code généré après le paiement de placer les tickets sur son téléphone. Un QR code qui peut contenir environ 4000 caractères alphanumériques serait semble-t-il suffisant même pour une longue liste de supermarché mais si ce n’est pas le cas une autre forme de code serait à envisager. Quoi qu’il en soit il faudrait que l’on puisse utiliser cette application très facilement et très rapidement, pour ne pas faire attendre les clients suivants, et que par la suite les tickets puissent être consultés, transférés si besoin de son smartphone vers un ordinateur et supprimés. L’avantage de cette solution serait bien sûr d’obtenir des tickets dématérialisés sans avoir à les faire transiter par email et donc de ne pas forcément communiquer son adresse mail aux magasins.
Mais encore faudra-t-il que ce système, s’il est techniquement réalisable, soit accepté par les commerçants qui se réjouissaient à l’avance de posséder les adresses mails de tous leurs clients et qui devront peut-être adapter leur matériel de caisse et par les startups parasites qui avaient fondé leur réussite sur les envois d’emails.

 
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