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Vous vous demandez peut-être qui sont ceux que j’appelle « les guignols de la canicule », eh bien c’est nous tous, moi le premier, les Français moyens, les élus locaux qui croient avoir agi parce qu’ils ont créé un îlot de fraîcheur (planté quelques arbres) ou même Élisabeth Borne qui « mobilise » ses ministres en vue de l’arrivée d’une nouvelle vague de chaleur avec le retour du numéro vert de « canicule info service ». Pourquoi « guignols » ? Parce que l’on subit la canicule sans réagir, parce que cela dure depuis des années et que l’on n’a pas avancé d’un centimètre. Résultat la canicule est là, à nouveau, et l’on ne fait rien et l’on ne sait pas quoi faire. Bien sûr on veille à ce que les enfants fassent des activités dans des parcs ombragés, bien sûr il y a la pièce rafraichie des EHPAD ou les appels téléphoniques aux personnes âgées isolées pour savoir si elles vont bien et leur conseiller de boire beaucoup mais tout ceci ne change pas grand-chose, le seul conseil intelligent semblant être de passer ses journées dans un endroit climatisé, un supermarché ou un cinéma.
Pourquoi cette absence de réaction face à la canicule ? Tout d’abord il faut comprendre que l’on nous a répété tant et plus et d’une certaine manière à juste titre qu’acheter un climatiseur était une chose nocive pour la planète étant donnée la grande quantité d’électricité nécessaire pour le faire fonctionner. Mais alors que personne ne se demande s’il est vraiment utile de chauffer son logement en hiver quand il fait très froid ou s’il est acceptable de consommer de l'électricité en roulant en voiture électrique, l’on a des réticences à utiliser un climatiseur quand il fait très chaud. Bref on ne parle pas des climatiseurs et de ceux qui en possèdent. Bien sûr comme les chauffages électriques et dans une moindre mesure les pompes à chaleur les climatiseurs consomment beaucoup d’électricité, électricité que l’inflation, si elle perdure, va rendre encore plus difficile à payer, mais il faut bien reconnaître qu’ils sont actuellement notre principale solution pour rendre supportables les périodes de canicule.
Les architectes de demain vont sûrement construire des habitats adaptés aux grosses chaleurs ou même proposer des solutions pour aménager les logements anciens mais cela prendra sûrement au minimum une centaine d'années pour que tout le monde puisse en profiter. Les plantations d’arbres dans les villes vont sans doute finir (quand les arbres seront grands) par se concrétiser même si cela ne changera pas grand-chose pour ceux qui ne seront pas tout près de ces zones de végétalisation quand il fera plus de 35 ° à l’ombre et, le temps passant, après avoir réalisé que les îlots de fraîcheur ne font pas vraiment baisser la température, l’on va aussi certainement finir par penser qu’il conviendrait de repeindre les façades des immeubles et les toits des immeubles modernes avec de la peinture réfléchissante anti-chaleur mais combien de dizaines d’années nous faudra-t-il encore attendre pour avoir un peu moins chaud pendant les périodes de canicules qui semblent devenir de plus en plus intenses et de plus en plus fréquentes ?
Que faire alors ? Eh bien je crois qu’il faudrait lever le tabou existant sur les climatiseurs, en parler librement en disant qu’il s’agit d’une solution efficace mais à améliorer par exemple en essayant de concevoir des modèles moins énergivores, rejetant moins de chaleur et avec des dispositifs d’évacuation de l’air plus pratiques que les tuyaux actuels (13 à 15 cm de diamètre). Il faudrait aussi parallèlement développer tout ce qui nous permettrait d’avoir moins chaud c’est-à-dire des systèmes spécifiques, qu’il s’agisse d’habits, de rideaux, de stores, de films solaires pour fenêtres, d’appareils producteurs de froid, d’accessoires rafraîchissants etc. La chaleur est dangereuse pour la santé, on commence à le comprendre, et même si l’on arrive parfois à s’y habituer un peu dans une certaine mesure, elle peut sérieusement perturber nos organismes mais, bien sûr, le rappeler ne sert à rien si cela s'arrête là.
En tous cas j'espère que nous n'allons pas accepter de rester sans rien faire pendant encore des décennies en attendant bêtement l’arrivée de la mille et unième canicule. Une autre possibilité consisterait à espérer qu’une mutation de l’espèce humaine intervienne rendant les chaleurs extrêmes plus tolérables pour ceux qui auraient muté mais si celle-ci s'effectuait grâce à la sélection naturelle, cela n'entrainerait la survie in fine que de ceux ayant subi la mutation et nécessiterait d'attendre des milliers d’années voire davantage.
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