|
Bien sûr quand l’inflation s’installe et que celle-ci a comme raisons entre autres la reprise économique suite à une période de désorganisation due à la pandémie et la guerre en Ukraine il est normal que le prix de certains produits alimentaires augmente. Mais quoi de plus facile en période d’inflation de tout augmenter même ce qui n’est pas justifié ? Puisque les aliments passent par toute une série d’étapes que sont la transformation, le conditionnement, le transport, le stockage et la distribution il est parfois difficile pour le consommateur de savoir à quel stade les hausses de prix interviennent mais disons pour simplifier que ceux-ci sont souvent susceptibles de varier au niveau des producteurs, qui peuvent être des agriculteurs ou des industriels, mais aussi au niveau de la distribution qui fixe le prix final des produits que l’on trouve dans les rayons des magasins ou des supermarchés.
Et si l’on comprend bien par exemple que le prix des tomates ait augmenté puisqu’en France 95 % de celles-ci sont cultivées hors-sol dans des serres chauffées au gaz et que le coût du gaz a été multiplié par 10 en un an, si l’on comprend aussi que le Canada ne puisse fournir pour l’instant qu’une petite partie de sa production de graines de moutarde suite à un épisode de canicule qu’il a connu l’année dernière ou que les huiles végétales aient vu leur prix grimper de 40 % par rapport à 2021, l’Ukraine étant jusqu’à présent l'un des principaux producteurs d’huile de tournesol, l’on a par contre du mal à accepter qu’une boite de conserve, entre autres, soit vendue 30 % plus cher sans raison apparente si ce n'est éventuellement celle du coût du transport. A qui la faute, au distributeur ou au producteur ? Michel-Édouard Leclerc, président des supermarchés Leclerc, a récemment déclaré que la moitié des hausses de prix demandées n’étaient pas transparentes et même suspectes en citant l’exemple de fabricants de barres chocolatées ayant augmenté de 15 % le prix de leurs produits sans relation aucune avec la guerre en Ukraine et ses accusations ont été entendues par Bercy qui a annoncé que des contrôles allaient être effectués « filière par filière ». Ceci étant, outre le fait que ces contrôles seront sûrement en nombre insuffisant, tardifs et relativement inefficaces, cela ne concernera pas les augmentations décidées au niveau d’un magasin d’alimentation dont le gérant a jugé utile suite à une intense réflexion de multiplier par 3 le prix d’un pot de moutarde puisqu’il était difficile d’en trouver.
Récemment l’on a évoqué la possibilité de pratiquer des super promotions de 50 % pour les produits alimentaires dans la grande distribution mais l’idée a été très (trop) vite abandonnée suite aux protestations des agriculteurs comme si ces promotions n’auraient dû concerner que les fruits et les légumes alors qu’il aurait été possible de les appliquer aux produits alimentaires transformés ou semi-élaborés. Ceci dit il ne faudrait pas oublier que même sans super promotions il n’est pas interdit de pratiquer des promotions dites normales.
Actuellement il est amusant de constater que les publicités de la grande distribution, qui veut nous faire croire que tout va bien (« Tous unis contre la vie chère »), concernent des affaires à faire sur quelques produits parmi des milliers, publicités qui bien sûr ne parlent pas du tout de tous ceux dont les prix ont explosé. Quoi qu’il en soit il faut tout de même réaliser que nous ne sommes heureusement pas en guerre et que les désagréments que nous connaissons ne sont rien en comparaison des affres que vivent les habitants de pays comme l’Ukraine qui subissent des conflits armés. Mais comme depuis 3 mois je ne peux trouver nulle part mon Pulco orange-citron, suite à un problème d’approvisionnement d’emballage en verre, donc de bouteilles, qui semblent être désormais réservées au secteur viticole, cela me contrarie un peu.
Enfin je tiens à dire à tous ceux qui ne pourront pas partir en vacances que la situation dans les petits commerces alimentaires situés sur les lieux de villégiature risque d’être cette année particulièrement cocasse. En effet en cette période d’inflation et de pénurie l’on peut imaginer ce que sera l’ambiance dans ces magasins qui ont depuis toujours l’habitude de vendre leurs produits hors de prix. Leurs étiquettes vont sûrement atteindre des sommets même pour ceux situés en bord de mer au grand désarroi des vacanciers qui oseront pénétrer dans ces lieux de perdition.
| |