2022 – Semaine 1

L’effet pernicieux du télétravail

 


A chaque nouvelle vague c’est la même chose, on ressort le télétravail en disant que c’est une solution idéale pour réduire la circulation du virus mais cette fois-ci, puisque le message n’avait semble-t-il pas été vraiment compris, on a même rendu le télétravail obligatoire à raison de trois à quatre jours par semaine dans les entreprises « qui le peuvent » jusqu’à fin janvier 2022.
L’on a dit bien des choses sur le télétravail, comme par exemple que, grâce à lui, le temps de trajet n’existait plus ou que cela permettait de ne pas faire d'effort sur sa tenue (sauf pour le haut pour les visioconférences), que les télétravailleurs étaient plus performants (sauf quand les enfants en bas âge, présents dans la maison, tournent autour du bureau en hurlant) mais l’on a bien sûr oublié de dire que pour pouvoir télétravailler il faut souvent préalablement pouvoir réunir tout ce dont on va avoir besoin pour travailler, ce qui prend un temps fou pour s’organiser, ou même que, dans certains cas, lorsque l’on doit consulter de nombreux documents non numérisés, cela est parfois impossible de le faire à son domicile.
L’on a aussi oublié de dire que le télétravail pouvait aussi faire le bonheur des hackers qui, en temps ordinaire, arrivent parfois à entrer dans le réseau local d’une entreprise, mais qui, puisque grâce au télétravail tout transite par Internet, peuvent plus facilement dérober des données par exemple confidentielles, quand il ne s’agit pas tout simplement d’entreprises qui s’espionnent entre elles.
Quant aux personnes concernées par le télétravail, elles seraient en majorité favorables à l’instauration d’un temps de travail équilibré entre présentiel et télétravail quand la pandémie sera terminée, à condition de pouvoir bénéficier du « droit à la déconnection » et d’avoir un matériel adéquat. Concernant les frais liés au télétravail, il est à noter qu’une proposition de loi envisagerait d’attribuer aux télétravailleurs une allocation limitée à 2,50 euros par jour et 550 euros par an.
Ceci étant s’il existe tout de même un certain nombre d’employeurs et d’employés qui restent un peu méfiants vis-à-vis du télétravail, il faut bien reconnaître que certains employés pour lesquels le télétravail est possible, parfois même à 100%, adapté à leur métier et compatible avec leur situation personnelle, ont trouvé là une manière de changer de vie. Par exemple un nombre non négligeable de Parisiens, grâce au télétravail, gardent leur emploi dans la capitale et partent vivre en région. Cela leur permet, bien sûr, outre le fait de pouvoir bénéficier d’un air meilleur, éventuellement de travailler dans leur jardin à l'ombre d'un arbre protecteur et d'oublier la pandémie, d’accroitre leur niveau de vie. Ce départ des Parisiens s’effectue vers des villes moyennes, souvent à quelques heures en TGV de Paris, ou en Normandie ou en Bretagne par exemple, où ils louent ou achètent des maisons ou appartements. Si cet « exode » peut, à première vue, paraître tout à fait normal et est même souvent accueilli avec enthousiasme par certaines municipalités où les nouveaux-venus apportent, grâce à leurs salaires élevés, un regain d’activité, il est à noter que ces déplacements ont un effet pernicieux puisqu’ils font grimper les prix de l’immobilier d’une manière excessive dans les endroits où les Parisiens arrivent et ce d’autant plus que ceux-ci ne sont pas trop regardants, puisque, pour le même prix, ils quittent par exemple un appartement de 50m² à Paris pour une maison de 150m² en région. Mais, ce faisant, et bien que leur démarche semble sympathique et légitime, ils contribuent sans s’en rendre compte à rendre impossible pour de nombreux habitants locaux, à cause de l’augmentation des prix des locations et des habitations en vente, tout simplement l’accès au logement.
Ceci est-il normal et que faudra-t-il faire si le phénomène s’accentue à l’avenir ?
That is the question.

 
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