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Si vous avez fréquenté en cette fin d’année des réceptions organisées par des mairies écologistes, vous avez certainement remarqué qu’il n’y avait plus de foie gras. Ceci dit, même si vous n’aimez pas vraiment les écolos et beaucoup le foie gras, il faut bien reconnaître que la technique du gavage est assez barbare. En effet chaque année environ 37 millions de canards et 700 000 oies sont gavés en France, qui est d’ailleurs le leader mondial en la matière, pour produire du foie gras. Et ce gavage, effectué à l’aide d’un tuyau arrivant jusque dans l’estomac des animaux ou de pompes pneumatiques et qui consiste à leur administrer, 2 ou 3 fois par jour, d’immenses quantités d’aliments très énergétiques, rend bien sûr leurs foies malades, 10 fois plus gros que la normale, et anormalement riches en graisse (surcharge de graisse dans le cytoplasme des hépatocytes) et c’est cette particularité qui fait qu’ils sont si appréciés des amateurs.
Pourtant, même si cette pratique qui consiste à élever des animaux pendant environ 3 mois puis à les engraisser pendant 15 jours est condamnée entre autres par les villes de New York, de Sao Paulo, en Californie ou en Inde, où la vente de foie gras est interdite, ou par des associations de défense des animaux, il existerait peut-être des solutions qui permettraient de contenter tout le monde.
La première solution consisterait, puisque, selon les éleveurs, les canards sont des animaux « naturellement gloutons », à ne plus les gaver mais à mettre à leur disposition, dans une ambiance particulièrement agréable (musicale et éventuellement agrémentée de vidéos spécialement choisies), de grosses quantités de nourriture que les animaux seraient alors incités à consommer d’eux-mêmes sans qu’il soit besoin de la leur ingérer de force. Certes le foie gras serait alors sans doute moins gras mais le bien-être animal se trouverait d’une certaine manière respecté.
Une autre solution serait d'offrir une seconde vie aux animaux gavés qui, au lieu d’être abattus dès le gavage terminé, bénéficieraient d’une greffe de foie permettant à la fois de retirer le précieux foie gras mais aussi de leur permettre de continuer à vivre un certain temps (même si, en principe, un canard élevé pour sa chair est abattu au bout de 2 mois alors que son espérance de vie est supérieure à 5 ans) et cette existence prolongée serait considérée comme étant en quelque sorte une récompense pour « les services rendus pour le foie gras ».
Ceci dit et pour quitter le domaine du foie, il ne faut pas oublier que si le gavage est une souffrance qui peut être évitée, il y a peut-être quelque chose de pire que la souffrance qui est la mise à mort elle-même, puisque celle-ci est définitive. Or, alors que de nombreux dispositifs ont été mis en place lors de l’abattage entre autres des mammifères herbivores, c’est-à-dire des procédés qui provoquent une perte de conscience immédiate et supprime la perception de la douleur par l'animal, force est de constater que pour les poissons rien n’a été fait.
En effet, par exemple avec la pêche au chalut, les poissons, quand ils ne sont pas écrasés dans le filet, vont suffoquer pendant des heures au contact de l’air quand le filet est remonté et c’est un peu comme si l’on décidait de noyer, pour les tuer, un agneau ou un bœuf. Que faudrait-il faire pour éviter ça ? Eh bien tout d’abord veiller à ce que le filet soit déversé rapidement dans une cale à poissons remplie d’eau, et non de glace, et qu’ensuite un produit leur soit administré pour rendre leur mort la moins douloureuse possible.
Mais, pour l’instant, nous n’en sommes pas là car nos amis les poissons meurent asphyxiés dans l’indifférence générale avant de finir, sur nos étals, aux prix que l’on sait.
Il existe aussi d'autres cruautés concernant d'autres animaux comme lorsque l'on écrase un moustique contre un mur mais, en plus du fait que l'on agit alors en légitime défense, vu l'état du moustique après le choc, on peut penser qu'il meurt sur le coup sans trop de souffrance.
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