2021 – Semaine 51

Les naïfs et les fachos

 


Ne cherchez pas, il n’y a rien actuellement dans l’actualité qui parle de ce sujet, si tant est que l’on en ait déjà parlé. Simplement pour tenter de comprendre un peu ce qui se passe en France depuis quelques années il faut à mon avis aborder ce thème que j'appelle, pour en simplifier la compréhension, « les naïfs et les fachos ».
Les « naïfs » sont des personnes qui véhiculent des idées progressistes qui, bien que n’étant pas révolutionnaires mais plutôt sociétales, touchent divers domaines comme, par exemple, la place des femmes dans la société, l’aide aux migrants ou les personnes transgenres. Par un concours de circonstances il se trouve qu’un certain nombre de ces idées sont aussi celles des démocrates américains qui, dominant les médias, les diffusent dans le monde entier ne serait-ce que, par exemple, à travers la publicité ou les fictions qu’ils exportent. Ces idées ne sont pas toujours dénuées d’un certain intérêt mais elles sont parfois quelque peu exagérées ou peuvent même éventuellement heurter ce que l’on pourrait appeler la sensibilité du public. Or il se trouve aussi que les « naïfs » sont très présents dans les médias français et ont donc la parole, ce qui fait que ces idées ont été abondamment diffusées ces dernières années et, même quand il s’agissait apparemment de sujets faisant l’unanimité tels que « l’égalité homme-femme » ou « les violences faites aux femmes », le matraquage médiatique qui en a été fait a été si intense qu’il a réussi à créer un sentiment de lassitude même chez ceux qui, à priori, partageaient ces opinions.
Le temps passant et le matraquage continuant, la lassitude chez certaines personnes recevant ces messages à répétition s’est transformée en colère et elles se sont donc « radicalisées » en se rapprochant de l’extrême droite.
On peut donc dire qu’à cause de leur insistance et de leur maladresse les « naïfs » ont involontairement contribué à faire augmenter le nombre de « fachos », créant ainsi un phénomène qui aurait pu être évité s’ils avaient réalisé que leur militantisme acharné pouvait avoir des conséquences fâcheuses dans un contexte où il n’existait pas de débats contradictoires sur leurs idées et où le pouvoir lui-même semblait parfois approuver leur discours.
De plus les « naïfs » ont été victimes de ce que l’on appelle la surenchère qui consiste à croire qu’il faut toujours inventer de nouvelles revendications visant à acquérir de nouveaux droits sans se rendre compte que, même si l’on a été pendant un temps en phase avec son époque, il faut parfois savoir s’arrêter pour éviter d’atteindre un jour un haut degré de débilité en revendiquant n’importe quoi.
Le résultat de tout ceci est qu’aujourd’hui les « fachos » ont 2 candidats pour la prochaine présidentielle et, même si leur victoire n’est pas assurée, ils risquent tout de même de perturber, ne serait-ce qu’à cause de leur importance, la vie politique française.
Les « naïfs », eux, atterrés par la progression de l’extrême droite qu’ils ont en grande partie créée et par la percée d’Éric Zemmour, se sont transformés, pour certains, en défenseurs de la démocratie et sont devenus des « antifas », et l’on assiste donc désormais à des affrontements fréquents entre les « naïfs » et les « fachos ».
Que risque-t-il de se passer à l’avenir ? Peut-être pas grand-chose à condition que l’extrême droite n’accède pas au pouvoir et que les « naïfs » se calment (taisent) un peu mais, malheureusement, l’histoire nous a déjà montré qu’il était difficile pour l’être humain d’atteindre un certain équilibre et que souvent il passait par des positions extrêmes qui, s’opposant les unes aux autres, ne favorisaient pas l’émergence d’une certaine sérénité, le risque étant bien sûr que des idées d’extrême droite outrancières ne succèdent à des idées progressistes outrancières avec même des retours en arrière pour certains droits acquis.

 
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