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A peine Valérie Pécresse désignée par son parti que 2 sondages ont annoncé qu’elle pourrait non seulement accéder au deuxième tour mais même, pour le second sondage, qu’elle battrait Emmanuel Macron.
Toutefois, malgré l’euphorie que cela suscite chez certains, il ne faut pas oublier que cette surprenante progression se situe dans un contexte particulier et que tout ceci est construit sur du sable.
En effet cette hypothèse ne serait possible que grâce à la présence d’Éric Zemmour dans la compétition et il suffirait que la candidature de celui-ci soit rendue impossible pour une raison ou pour une autre, par exemple parce qu’il n’obtient pas les 500 signatures nécessaires, pour que l’édifice de Valérie Pécresse s’effondre. Sans Zemmour Marine Le Pen retrouverait ses 25 % d’intentions de votes et ce serait certainement un score trop élevé pour Valérie Pécresse qui, dans ces conditions, ne serait pas qualifiée pour le deuxième tour et ne battrait donc pas Macron.
Quant à savoir quelles sont les chances pour que la candidature d’Éric Zemmour puisse ne pas se concrétiser c’est bien sûr difficile à évaluer aujourd’hui mais disons que ce ne serait pas du tout impossible.
Et si Valérie Pécresse ne peut pas accéder au deuxième tour et l’emporter face à Macron, qui serait donc réélu, il ne restera plus pour les Républicains, et ce sera peut-être là que se situera leur « chant du cygne », que d’espérer faire un bon score aux législatives qui suivront, non pas forcément en obtenant la majorité et en forçant Macron à cohabiter mais déjà en empêchant que LaREM en obtienne une. Mais pour cela il faudra qu’ils réussissent à convaincre les électeurs qu’un Président élu deux fois de suite face à un candidat d’extrême droite, grâce au « front républicain », ne mérite pas que son parti obtienne la majorité et qu’il faut donc briser la tradition. Mais pour ce qui est de savoir avec qui et comment l'on pourrait s'accorder pour gouverner, c’est bien sûr une autre histoire.
Mais ensuite, le temps passant, tout risque de se compliquer pour les Républicains, d’une part parce qu’une alliance avec l’extrême droite, étant donné le haut pourcentage d’intentions de vote pour cette dernière, sera de plus en plus tentante et d’autre part parce que Macron, pendant son deuxième quinquennat, va sûrement continuer son minutieux travail de recomposition du paysage politique, en particulier avec l’aide d’Edouard Philippe et de son nouveau parti dont le but principal sera d’essayer de remplacer à terme les Républicains en les poussant encore plus vers l’extrême droite.
Tout ceci bien sûr dans l’hypothèse où Macron l’emporte en 2022 face à Marine Le Pen ce qui n’est pas, dans le climat que nous connaissons, totalement assuré et l'on peut bien sûr penser que, dans le cas contraire, beaucoup de changements risqueraient de se produire.
Enfin même si le parti les Républicains, comme le parti socialiste, a subi un net rétrécissement depuis la création du parti d’Emmanuel Macron qui occupe une large frange du paysage politique, il n’est pas encore certain qu’il disparaisse mais il se pourrait bien qu’il se transforme ou se divise après avoir connu une troisième présidentielle sans victoire.
A moins bien sûr que la justice ne vienne tout bouleverser et ne cherche encore à nous divertir en nous présentant, comme en 2017, juste avant l’élection présidentielle, une ou plusieurs nouvelles affaires touchant un ou plusieurs candidats, ou que Zemmour puisse se maintenir donc que Pécresse puisse gagner, ou bien encore, risque trop souvent minimisé, que le ciel tombe sur nos pauvres têtes.
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