2021 – Semaine 48

La 3ème dose, la dose de trop ?

 


Je ne vous ferai pas l’injure de vous rappeler les circonstances ayant conduit à décider qu’une 3ème dose de vaccin devait être administrée aux Français de 18 à 65 ans car il est impossible de ne pas le savoir mais l’on peut tout de même se demander si cette dose de rappel était vraiment nécessaire pour ces 19 millions de personnes. Sans parler du coût, plusieurs centaines de millions d’euros, revacciner des individus « non-fragiles » ayant eu leur deuxième dose il y a 5 mois pourrait laisser croire au public que le vaccin n’est pas très efficient puisqu’il doit être renouvelé sans cesse.
Certes cette 3ème dose, en principe, ne peut pas faire de mal et peut même aider à diminuer un peu le nombre de contaminations (36 000 la semaine dernière) mais je crois que cette décision a surtout été prise pour montrer que l’on faisait quelque chose plutôt que rien alors que l’inaction aurait simplement consisté à attendre le passage de la cinquième vague en croisant les doigts pour que les services de réanimation ne soient pas à nouveau saturés. Mais de là à contraindre des millions de personnes à se faire à nouveau vacciner à la hâte, cela montre que l’on a pas du tout réfléchi à l’avenir et à ce que pourront être les options qui seront à notre disposition dans les mois qui viennent.
Bien sûr cela permet temporairement d’apaiser la peur de certains qui ont appris que plusieurs pays, il est vrai moins vaccinés que le nôtre, ont eu à nouveau recours au confinement, du moins partiel, mais cela a aussi comme conséquence de détruire la croyance selon laquelle le vaccin serait un bouclier efficace.
Et puis il y a aussi les contraintes relatives au pass sanitaire qui font qu’à partir du 15 janvier prochain toutes les personnes de plus de 18 ans devront pouvoir montrer, pour que leur pass sanitaire reste valide, qu’elles ont eu ce rappel au maximum sept mois après leur deuxième injection, sans que l’on sache d’ailleurs, mais cette omission est peut-être volontaire et destinée à accroitre l'affolement pour favoriser la vaccination, si un pass sanitaire expiré pourra redevenir valide en cas de vaccination tardive et hors délai.
Ce faisant l’on a donc déclenché pour 19 millions de Français « la course au vaccin » pour essayer de trouver un rendez-vous pas trop lointain et c’est à mon avis faire peu de cas de la vie de ces personnes et même les maltraiter quelque peu que de leur imposer cette épreuve alors qu’il eût sans doute été préférable de fixer une date limite plus lointaine.
Et puis que ferons-nous si une sixième vague survient en 2022, comme cela a été le cas cette année, en mars ou en avril ? Une quatrième dose ? Une nouvelle dose à chaque vague ? Et pourquoi attendre l’arrivée d’une nouvelle vague ? Pourquoi pas, par exemple, une nouvelle vaccination tous les 4 ou 5 mois ?
Tout ceci, bien sûr, sans tenir compte de l’arrivée possible du nouveau variant « Omicron », dont on parle tant ces jours-ci, pour lequel il faudra peut-être des vaccins spécifiques et, à nouveau, une première, deuxième et troisième injection, ce qui nous obligerait peut-être bientôt à accomplir bien des efforts pour savoir où l’on en est.
Puisque nous ne savons absolument pas, aujourd'hui, combien de temps tout ceci va encore durer, il serait donc utile de réfléchir aux différents scénarios possibles et de choisir des comportements adaptés pour que la vaccination ne devienne pas une obligation pénible. Car pour l'instant il est intéressant de constater qu’alors que, par exemple en Afrique où heureusement le COVID semble être moins ravageur que chez nous, seulement 3 % de la population serait vaccinée (première dose), nous risquons nous, les doses se succédant, d’atteindre bientôt « l’overdose vaccinale » dans tous les domaines, overdose médiatique, psychologique, précautionnelle et peut-être aussi biologique.

 

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