2021 – Semaine 43

La prochaine flambée du prix du pain

 


Et l’on reparle régulièrement de l’augmentation du prix du cours du blé qui, associée aux augmentations des prix du gaz, de l’électricité ou du mazout, qui alimentent les fours des boulangers, pourrait bientôt faire grimper le prix du pain du plusieurs dizaines de centimes.
En effet le prix du blé a augmenté de 30% en un an et l’énergie, comme nous le savons, atteint actuellement des sommets vertigineux. Le prix de la baguette, lui, n’aurait augmenté que de 23 centimes en 20 ans, ce qui est plutôt discutable étant donné le nombre de nouveaux pains, tels que les pains bio, à graines ou spéciaux, qui sont apparus ces dernières années et qui sont vendus plus chers que la baguette traditionnelle.
Pourtant, si l’augmentation du prix du pain semble inéluctable, la permettre dans le contexte actuel serait commettre une faute inexcusable. En effet laisser la baguette passer à 1,20 ou 1,30 euro ou un pain vendu actuellement 1,50 euro à 1 euro 80 ou 2 euros serait la goutte d’eau qui ferait déborder le vase de la limite du supportable et ceci aurait immanquablement un effet très négatif, étant donné le symbole que représente le pain, produit de première nécessité, sur les esprits de nos concitoyens, qui ne manqueraient pas de rejeter la faute sur l’Etat, donc sur ceux qui nous gouvernent.
Jusqu’à présent le gouvernement, grâce à des subterfuges, a presque réussi à faire oublier que le prix du gaz avait augmenté de 47 % en 2021 en le gelant à son dernier prix grâce à un bouclier tarifaire à partir de novembre 2021 et a réduit une nouvelle hausse des tarifs de l’électricité, prévue pour début 2022, à 4 % au lieu de 10 %. Et quand on a constaté que les carburants se mettaient eux-aussi à augmenter sérieusement, l'on a pensé qu’une « indemnité inflation » de 100 euros, censée atténuer à la fois les hausses du gaz, de l’électricité et des combustibles liquides, devait être mise en place pour 38 millions de Français.
Même si cette indemnité ne compensera en réalité, pour certains, qu’un cinquième ou qu’un dixième des dépenses supplémentaires qu’ils auront à supporter, on peut dire que, d’une certaine façon, elle peut faire illusion.
Mais il n’en sera pas de même pour l’augmentation du prix du pain, même si celle-ci ne représentera qu’un surcoût de 10 euros par mois (soit 120 euros par an) car elle sera perçue comme étant injuste, insupportable et inique.
Comme il ne sera sans doute pas possible de créer une « indemnité pain » et ce d’autant plus que certains en mangent beaucoup et d’autres beaucoup moins, il faudra trouver une autre solution.
Et si l’on ne veut pas avoir recours au lâche procédé du « downsizing », qui consiste à diminuer la quantité d’un produit tout en gardant le même prix, ce qui aurait par exemple comme conséquence de faire passer le poids de la baguette de 200 grammes à 150 grammes, il n’y aura pas 36 solutions, il faudra subventionner les 33.000 entreprises de boulangerie françaises pour qu’elles puissent continuer à nous vendre du pain à un prix inchangé, ce qui, pour la baguette seule, étant données les 6 milliards de baguettes qui sortent des fournils chaque année, nécessiterait une aide d’environ 1,8 milliard d’euros par an pour compenser une hausse de 30 centimes.
A moins, bien sûr, que le Président actuel, pour garder ses chances d’être réélu, ne réussisse à convaincre les boulangers d’attendre que la présidentielle soit passée pour lancer leurs augmentations.

 

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