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Même si Olivier Faure a déclaré, lundi 18 octobre, qu’il n’était pas inquiet suite aux derniers sondages créditant Anne Hidalgo de 5 % d’intentions de vote, puisque la campagne ne faisait que commencer, l’on doit tout de même se demander où sont passés les électeurs socialistes. En effet, jusqu’en mai 2017, nous avions à l’Assemblée 282 députés socialistes ou apparentés et seulement 31 quelques semaines plus tard, après les élections législatives qui ont suivi l’élection de Macron.
Nul besoin d’être un fin analyste politique pour comprendre que les anciens électeurs socialistes ont déserté et qu’apparemment ils ne veulent plus voter pour un candidat socialiste. Pourquoi sont-ils partis et où sont-ils allés ?
L’abandon du parti socialiste a semble-t-il été favorisé par plusieurs facteurs comme la lassitude du clivage gauche-droite et le caractère particulier du quinquennat de François Hollande qui, en partie parce qu’il a décidé de ne pas se représenter, a adressé, sans doute involontairement, un message de défiance à ses électeurs. A noter qu’il n’a pas, par la suite, commenté et condamné la désaffection des électeurs socialistes. Et puis il y a eu une opportunité : Macron, le jeune candidat à la présidentielle de 2017 qui déclarait n’être « ni de droite, ni de gauche ».
Quant à savoir où sont partis les ex-électeurs socialistes, on peut penser que quelques-uns ont dû se verdir et rejoindre EELV, quelques autres se radicaliser et rejoindre la gauche dure de Mélenchon mais il est presque certain qu’un grand nombre d’entre eux ont voté Macron en 2017.
Bien sûr, progressivement, ces derniers ont réalisé que Macron (et son parti LREM) n’était pas du tout à gauche puisque, par exemple, des ministres de droite étaient accueillis au gouvernement ou parce que sa politique favorisait beaucoup les plus riches, et qu’ils avaient donc été floués mais il est intéressant de remarquer que certains d’entre eux semblent lui rester fidèles, certains autres étant prêts à privilégier l’abstention plutôt que de revoter pour un candidat socialiste, l’important pour eux étant de « ne pas revenir en arrière ».
En effet on a beaucoup parlé du « monde d’après » et du « monde d’avant » et l’appartenance au « monde d’après », où le clivage gauche-droite a été remplacé par le « n’importe quoi » macronien, semble ne pas permettre aux anciens électeurs socialistes de reprendre leurs anciennes habitudes.
En Europe, bien que l’on assiste à un déclin relatif des partis sociaux-démocrates dans certains pays, ces partis existent encore et obtiennent souvent, lors de diverses élections, des scores supérieurs à 15 ou 20 % et sont même en progression dans des pays tels que la Suède, la Finlande et le Danemark où ils sont revenus à la tête des gouvernements. En France, à part pour les élections locales, le parti socialiste, lui, semble mort.
Puisque la théorie du « nouveau monde » ou du « monde d’après » n’est que fantaisiste, surtout si ce « nouveau monde » est susceptible de favoriser l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en France, on peut penser que, le temps passant, les ex-électeurs socialistes vont revenir à leurs préférences passées. Mais il faudra peut-être, pour cela, que le parti socialiste change de nom et surtout que la brume macronienne se dissipe c’est-à-dire que Macron ne soit plus au pouvoir.
Et alors, peut-être, le parti socialiste renaîtra enfin de ses cendres.
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