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Lundi 16 août Emmanuel Macron a jugé utile de faire une allocution suite à la prise du pouvoir des talibans en Afghanistan et a déclaré que l’Europe devait se protéger contre des flux migratoires irréguliers importants qui vont en découler. Même si le but avoué est d’éviter les trafics illicites de migrants organisés par des passeurs, cela signifie que l’Europe, du moins la France, va tenter de réduire au maximum le nombre de migrants afghans arrivant sur son sol.
Jusqu’à présent l’on faisait une distinction entre les personnes fuyant leur pays en guerre, que l’on appelait « réfugiés », et les migrants d’origine économique et l’on estimait que les premiers devaient être avantagés, comme en témoigne par exemple l’appel aux dons de la mairie de Lille pour accueillir les réfugiés afghans, appel lancé avant la prise de contrôle de Kaboul par les talibans, mais apparemment désormais un réfugié, s'il est Afghan, sera persona non grata.
Certes on peut imaginer que le nombre d’Afghans fuyant leur pays sera très important (plusieurs millions ?) mais ceci pose tout de même plusieurs questions :
Pourquoi, alors que par exemple par le passé la France avait accueilli en 1979 plus de 120 000 réfugiés vietnamiens et cambodgiens (boat people), pourquoi ceci est-il devenu impossible aujourd’hui ?
Pourquoi les États-Unis, qui sont directement concernés par la situation actuelle puisque c’est le retrait de ses troupes qui l’a provoquée, n’accueilleraient pas, si les intéressés le souhaitaient, un nombre important de réfugiés afghans ?
Comment l’Europe qui, semble-t-il, va avoir besoin dans les décennies à venir de l’arrivée de plusieurs dizaines de millions de migrants pour maintenir en bonne santé ses économies, va-t-elle concilier cette nécessité avec la volonté qu’elle semble avoir de se protéger contre les flux migratoires ?
Pour l’instant rien ne semble être prévu pour l’accueil des futurs migrants et on laisse même s’installer, à cause de cette inorganisation, des sentiments de rejet de toute immigration chez une partie non négligeable de la population.
Pire même, alors qu’il est presque certain que le continent africain sera le plus grand pourvoyeur de migrants (économiques ou climatiques) dans les années à venir, l’on ne se soucie même pas des pourcentages relatifs aux différentes ethnies composant les futures populations européennes, pourcentages qui pourraient devenir trop élevés par exemple dans un pays comme la France qui a déjà connu, avec la « France-Afrique », une forte immigration d’origine africaine.
Une solution existe pourtant et celle-ci consisterait à ce que les pays européens aient le courage de fixer des quotas concernant les origines des migrants qu’ils accueillent, en d’autres termes qu’ils fixent des pourcentages, si possible, à ne pas dépasser. Ceci pourrait bien sûr être réalisé grâce à diverses consultations des électeurs et aurait comme avantage, outre le fait de pouvoir accueillir, en connaissance de cause et d'une manière sereine, les futurs migrants dont la présence pallierait la baisse de natalité des pays en question, de diminuer considérablement l’importance des partis d’extrême droite, ce qui ne serait pas forcément une mauvaise chose.
Mais, pour l'instant, l'on assiste toujours à une triste opposition primaire entre les pro et les anti migrants et l'on tourne donc en rond.
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